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Mon histoire

Au début de la trentaine, mon conjoint et moi avons embrassé le projet de fonder une famille. À ce moment-là, nous étions loin de nous imaginer que nous allions devoir nous investir dans des démarches de fertilité qui allaient durer cinq ans…

Rapidement, les tests de grossesses négatifs se sont accumulés. Un questionnement de fond nous habitait alors : Allions-nous pouvoir avoir des enfants? Après une série de tests, nous avons appris que je présente certaines limitations au niveau de la fertilité.

C’est alors que le processus médical d’aide à la fertilité s’est enclenché. Désormais, faire un bébé signifiait tout calculer, faire des allers et retours à l’hôpital et suivre les recommandations d’un médecin. Pour le romantisme, on repassera!

La prise d’hormones

Cela a été pour moi une expérience très chaotique. Je me suis mise à avoir des chaleurs indescriptibles, mon humeur était en dents de scie et ma vision était troublée. Plus les doses augmentaient, plus je perdais le contrôle de moi-même. Mon conjoint ne me reconnaissait plus et il se sentait impuissant devant mes changements d’humeurs. Ne sachant comment réagir, il a commencé à prendre ses distances. Après un bout de temps, notre complicité était ébranlée, nous commencions à être blessés chacun de notre côté.

L’expérience in vivo

J’ai eu la chance d’être encadrée par une équipe extraordinaire. Malgré tout, concevoir nos enfants dans un hôpital est un processus assez inhabituel. À tous les mois, je devais valider mon ovulation par test ou par échographie. Lorsqu’il y avait ovulation, un stress s’installait. Mon conjoint devait se libérer, donner son échantillon de sperme qui passait alors par le laboratoire. L’équipe médicale et nous-mêmes étions en alerte. Environ une heure après, nous partions avec notre seringue sous le bras pour nous rendre à l’insémination. L’injection faite, nous étions laissés seuls dans la salle, le bassin soulevé pendant 15 minutes, partagés entre le stress et l’espoir. Est-ce que cette fois serait la bonne?

En 2006, nous avons eu la chance de donner naissance à une magnifique petite fille. Quelle joie! Nous sentions que nos efforts avaient valu la peine!

Dès 2007, nous reprenions la route avec l’espoir d’un deuxième enfant. Après deux années d’essais, une fausse couche et plusieurs cycles sans ovulation, nous avons fait le choix de suspendre les démarches. C’est alors que j’ai pris conscience de toute ma fatigue physique et émotionnelle. Je ne pourrais pas tenir le coup encore bien des années.

Nos démarches d’adoption

Choisissant de ne plus avoir recours à la médication, nous nous sommes tournés vers l’adoption. Lors de nos démarches avec le Centre jeunesse, nous avons dû faire des choix déchirants. Nous ne nous sentions pas en mesure de franchir les étapes nécessaires à l’adoption internationale. Pour ce qui est du Québec, nous n’envisagions pas le choix d’être d’abord une famille d’accueil avec tout ce que ça implique. Nous nous sommes donc inscrits sur la banque de parents en attente d’un projet «Clair». Nous étions conscients de la rareté de ce type d’adoption, puisqu’il implique que le parent biologique signe l’abandon de ses droits parentaux. L’expérience s’est soldée avec le deuil d’offrir une fratrie à notre fille.

Aujourd’hui, riche de mon expérience, je remercie la vie d’être une maman!

Le service d’aide

Ce qui m’a le plus marqué dans cette expérience, c’est la montagne russe d’émotions que nous avons vécues. Dans l’espace d’un mois, nous passions de l’espoir à l’inquiétude, de la motivation au deuil. Plus le temps avançait, plus les pentes étaient descendantes. Mon conjoint vivait les choses différemment, mais n’en menait pas large non plus. Notre couple était ébranlé.

Depuis quelques années, d’autres couples m’approchent pour discuter de leur expérience de fertilité. Je réalise qu’ils ont eux aussi besoin de briser l’isolement et de parler de ce qu’ils vivent sur le plan émotionnel. Chaque décision est éprouvante, car elle risque de mettre en péril leur rêve de fonder la famille qu’ils désirent voir naître.

C’est avec le souci de supporter ces couples qui font les frais des montagnes russes qu’est né mon besoin d’offrir des services adaptés à leurs besoins. Je souhaite que mon expérience dans la relation d’aide leur permette de trouver du support dans leurs démarches de fertilité ou d’adoption. Mon désir le plus cher est d’accompagner ces personnes à mieux vivre chacune des étapes de leur projet de vie!

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